Magazine professionnel de Metsä Board – Hiver 2024

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Focus

« Le secteur des emballages à base de fibres a besoin d’un cadre législatif prévisible et scientifique, qui soutienne la transition verte, le développement des produits, l’innovation et l’investissement. »

règlement est de s’assurer que les marchandises mises sur le marché de l’UE ou exportées depuis celui-ci ne sont pas une cause de déforestation ou de dégradation des forêts. « L’industrie forestière et Metsä Group soutiennent pleinement cet objectif », ajoute-t-elle. Le règlement EUDR pose des règles concernant l’éle- vage et la production de cacao, de café, d’huile de palme, de caoutchouc, de soja et de bois. « Il crée également une obligation de documentation pour les opérateurs afin de s’assurer qu’ils se conforment aux exigences. » L’industrie reste pour l’heure dans l’attente de plus amples informations de la part de la Commission concernant la mise en œuvre pratique de cette régle- mentation. Le règlement EUDR entrera en vigueur au 30 décembre 2024, sauf si la proposition de report d’un an de la Commission est approuvée par le Parlement eu- ropéen et le Conseil européen. Pour une réglementation intelligente L’UE souhaite s’imposer comme un leader dans la lutte contre le changement climatique. Au cours des cinq der- nières années, elle a travaillé sur un ambitieux « Green Deal » qui se traduit désormais par un « tsunami législatif ». « Nous soutenons les objectifs ambitieux de l’UE en matière d’environnement et de climat. Néanmoins, il est important d’éviter des exigences réglementaires qui soient trop détaillées, qui se chevauchent ou qui se contredisent », rappelle Tytti Peltonen. « Le secteur des emballages à base de fibres a besoin d’un cadre législatif prévisible et scientifique, qui sou- tienne la transition verte, le développement des pro- duits, l’innovation et l’investissement. » La tâche de l’équipe Metsä Group à Bruxelles consiste donc à proposer des informations et des solutions factuelles aux décideurs politiques. « Nous travaillons main dans la main avec les associations commerciales et industrielles. » Cela implique, par exemple, de participer aux acti- vités de l’EPPA (European Paper Packaging Alliance), qui promeut la durabilité des emballages et ustensiles alimentaires à base de fibres de bois, ainsi que l’écono- mie circulaire.

Metsä Group est également un membre actif de 4evergreen, qui représente l’ensemble de la chaîne de valeur des emballages à base de fibres, des propriétaires forestiers aux producteurs, en passant par les concep- teurs, les propriétaires de marques et les recycleurs. « Une collaboration sur la chaîne de valeur étendue et un engagement des parties prenantes sont extrême- ment importants pour tous », conclut Tytti Peltonen.

Les entrepreneurs américains en quête de durabilité

Nathan Pajka , Metsä Board Sustainability Manager à New York, rapporte que la situation de la législation « verte » est moins bien définie aux États-Unis qu’en Europe. « La législation de l’UE en matière de durabilité est plus stricte et plus complète. Aux États-Unis, c’est une tout autre histoire, notamment en raison de la forte dé- centralisation », explique-t-il. Dans les faits, chaque état poursuit ses propres objectifs en matière de durabilité. Néanmoins, de nombreuses grandes entreprises ap- pellent à une législation environnementale plus restric- tive – en grande partie sous la pression de leurs clients. « Les consommateurs ont de plus en plus conscience du bien-fondé du recyclage et de l’économie circu- laire,par exemple », souligne Nathan Pajka, avant d’ajou- ter que les investisseurs perçoivent également qu’une page est en train de se tourner. « Les investisseurs réalisent un travail important pour l’avancée des exigences ESG vis-à-vis des entreprises. » •

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